Formation « comprendre et accompagner les traumatismes et les troubles du comportement »

L’objectif de la formation :

Les professionnels de la relation d’aide et du soin ont pour mission de prendre soin, de protéger et d’accompagner des personnes en situation de vulnérabilité.

En fonction de leur parcours de vie, ces personnes ont souvent vécu des événements traumatisants et des situations de souffrance psychique qui provoquent des troubles du comportement (agressivité, violence, addictions, conduite à risque, troubles du comportement alimentaire, scarification, troubles de la relation, fugue, errance, mise en danger …).

Ashley Batz – unsplash.com

Ces troubles du comportement envahissants peuvent mettre à mal la relation d’aide et de soin et détériorer la qualité de leur prise en charge. En effet, les troubles du comportement sont souvent perçus comme des comportements d’opposition envers les accompagnants et les autres personnes prises en charge. Difficilement conciliable avec l’accueil en institution et en collectif, ces comportements se heurtent aux limites de l’accompagnement et suscitent du rejet, et du même coup accentue le parcours de rupture et l’isolement des personnes traumatisées ou en souffrance psychique.

Du côté des professionnels, ces difficultés d’accompagnement peuvent créer du stress, de l’épuisement et de la perte de sens qui constituent des risques psycho-sociaux majeurs.

Pourtant, le plus souvent, ces troubles du comportement sont les expressions de traumatismes et de détresse psychique. Il devient alors primordial et nécessaire, pour les professionnels de la relation d’aide et du soin de « comprendre et d’accompagner les traumatismes et les troubles du comportement » afin d’améliorer la prise en charge et la qualité de vie des personnes accueillies.

Les objectifs pédagogiques :

Cette formation propose une base solide en sciences cognitives et en psychopathologie afin de mieux appréhender les effets du traumatisme, de la souffrance psychique, le développement des troubles du comportement et le mécanisme du stress.

Des outils thérapeutiques (issus de la thérapie systémique, de l’analyse transactionnelle, de la thérapie cognitive et comportementale…), ont été adaptés et intégrés dans la communication et la relation de la vie quotidienne, afin d’apaiser et d’accompagner les troubles du comportement.

Jeremy Bishop – unsplash.com
  • Comprendre l’impact des traumatismes dans le cerveau et le lien entre traumatisme et troubles du comportement
  • Connaître, comprendre et repérer les étapes du mécanisme du stress et des troubles du comportement.
  • Traduire les troubles du comportement en détresse psychique et en besoin d’aide
  • Identifier les facteurs de risques de renforcement des troubles du comportement
  • Développer une attitude et une posture relationnelles favorables à l’apaisement des troubles du comportement
  • Adapter et utiliser les techniques d’apaisement des troubles du comportement dans la vie quotidienne
  • Soutenir le processus de résilience des personnes traumatisées
  • Accompagner à faire émerger du sens à la vie et provoquer la motivation
  • Maitriser des outils de gestion de stress et des émotions

Programme complet :

Dates en 2023 :

  • 24 et 25 novembre 2022 + 09 janvier 2023, Lorient Complet
  • 19 et 20 octobre, Chantepie Complet
  • 21 et 22 février + 21 mars 2024, Lorient Complet

D’autres dates peuvent être organisées à partir de 2024 en intra ou en inter sur demande .

La double contrainte

Dans son ouvrage Vers une théorie de la schizophrénie (1956), G. Bateson définie le concept de la « double contrainte » (double bind en anglais).  Il s’agit de poser un ensemble de deux injonctions, explicites ou implicites, qui s’opposent mutuellement et rend la situation impossible à résoudre.

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Dans l’ouvrage, Bateson donne l’exemple d’un jeune schizophrène en voie de stabilisation. Il est encore à l’hôpital et sa mère vient lui rendre visite. Au moment de la rencontre, le jeune homme est hésitant. Sa mère lui dit sur un ton de reproche : « Tu n’embrasses pas ta mère ? ». Lorsque le jeune homme s’approche de sa mère pour l’embrasser, cette dernière se raidit. Elle envoie un message corporel contradictoire avec sa demande verbale. La mère demande à son fils de l’embrasser et en même temps de ne pas l’embrasser. Le jeune homme ne sachant pas comment satisfaire la demande de sa mère finit par décompenser.

La double contrainte est un ensemble de deux ordres paradoxaux émis en même temps, dont la satisfaction de l’un empêche la réalisation de l’autre, et d’une troisième contrainte qui enferme l’individu dans la situation. La troisième contrainte peut être en lien avec une reconnaissance identitaire (si tu veux être un bon fils, si tu veux être aimable, si tu veux être considéré…), en lien avec la survie (si tu veux qu’on s’occupe de toi, si tu ne veux pas finir tout seul, si tu veux t’en sortir dans la vie…) ou encore en lien avec la croyance de la personne.

Dans l’exemple précédent, cette troisième contrainte est sous-entendue : « si tu veux être un bon fils, embrasse ta mère, mais si tu veux être un bon fils, n’embrasse pas ta mère ». Si j’embrasse ma mère, je ne serais pas un bon fils. Si je ne m’embrasse pas ma mère, je ne serais pas un bon fils. Dans tous les cas, j’échoue à être un bon fils.

Dans son ouvrage Vers une écologie de l’esprit (1972), Bateson et ses collaborateurs démontrent que ce concept dépasse largement les relations des personnes schizophrènes et s’applique dans d’autres secteurs de la relation, y compris dans les relations de personnes dites « normales ». La double contrainte peut trouver une expression dans le cadre familiale, amical, scolaire, professionnel…

Par exemple dans une relation de couple : une femme essaie deux robes. Elle demande à son conjoint laquelle il préfère. Ce dernier lui dit préférer la première. La femme lui répond « c’est quoi le problème avec la deuxième ? Je suis moche c’est ça ? ».

Un père se promène avec son enfant dans un parc. Le père répète à son enfant : « attention où tu vas ça peut être dangereux », « ne vas pas n’importe où tu vas te salir », « ne parle pas aux autres enfants ils sont mal élevés ». Et lorsque l’enfant finit par rester à côté de son père, ce dernier lui dit : « pourquoi tu passe ton temps à me coller ? Tu ne peux pas allez jouer comme les autres enfants ? »

Par exemple dans une relation professionnelle : un manager demande à un employé « je voudrais que vous preniez le temps d’être très attentif à chaque détail de ce travail, mais le temps presse, il faut vous dépêcher. »

La double contrainte est constituée de 6 conditions :

  1. Il faut deux ou plusieurs personnes et l’une d’elles est la victime de la double contrainte.
  2. La double contrainte se répète dans le temps et devient une situation habituelle pour la victime.
  3. Il faut une injonction primaire de type évitement de punition (ne fais pas ça ou…) ou de rejet.
  4. Il faut une injonction secondaire qui s’oppose à l’injonction primaire.
  5. Une injonction négative tertiaire souvent sous-entendu qui empêche la victime de sortir du champ (peur de perdre l’amour de l’autre, la reconnaissance…).
  6. Une fois la double contrainte installée, l’ensemble de ces conditions ne sont plus nécessaires et une partie de la séquence suffit à créer de la panique ou de la colère chez la victime.

Toute personne confrontée à double contrainte est soumise à un sentiment d’impuissance, d’insécurité ou d’intolérance. Elle développe une réaction de défense qui va de la résignation à la violence. Dans l’exemple de la femme aux robes, le mari peut opter pour l’évitement car il ne sait pas comment réagir. Il peut aussi s’énerver à son tour en disant « c’est toujours pareil avec toi !».   

Si cette double contrainte est suffisamment répétée, il suffira que la femme demande à son mari de l’aider à choisir une robe pour que le mari se fige dans l’évitement ou qu’il s’énerve en disant « pourquoi tu me demandes, tu sais bien que rien de ce que je vais dire ne va convenir ».

Si nous avons été confrontés à des doubles contraintes récurrentes, nous pouvons nous les imposer nous-même.

Par exemple si j’ai un scénario de vie de type « je ne suis pas digne d’être aimé ». Je peux me dire que « si je ne fais pas ça, on risque de ne pas m’aimer, mais si je fais ça on risque de ne pas m’aimer ».

Dans la situation de la femme aux robes, sa croyance est que « de toute façon je ne suis pas belle ». « Si je mets la première robe, je ne suis pas belle. » « Si je mets la deuxième robe, je ne suis pas belle. »

Lorsqu’une personne est prise dans une double contrainte interne, elle peut mettre d’autres personnes dans des doubles contraintes.

La femme aux robes est prise dans une double contrainte interne et met son mari dans une double contrainte. « C’est quoi le problème avec la deuxième ? Je suis moche c’est ça ? » Peu importante la robe que le mari va choisir il ne peut qu’échouer à satisfaire les attentes de sa femme.

Finalement les doubles contraintes sont très présentes dans les relations interpersonnelles au quotidien. Confrontées et accumulées depuis notre enfance, ces doubles contraintes constituent des conditionnements à nos réactions de défenses instinctives et inconscientes.  Parfois, sans que nous puissions repérer les causes, certaines situations de la vie nous fige dans une panique incompréhensible ou nous entraîne dans un débordement de colère.

Ainsi, il est important d’apprendre à repérer nos doubles contraintes internes (imposées par la répétition et notre inconscient), les doubles contraintes externes (imposés par les autres), et les doubles contraintes que nous provoquons ou imposons aux autres.

La première étape pour sortir des doubles contraintes est de pouvoir les repérer et les identifier. Comme nous l’avons vu, une double contrainte provoque un mécanisme de défense chez la victime. Ainsi à chaque fois que nous éprouvons de la panique ou de la colère sans raison apparente, il peut être intéressant de se demander si nous ne sommes pas soumis à une double contrainte. Être à l’écoute de nos émotions et de nos sensations de malaise peut permettre de repérer les doubles contraintes.

Formation « gestion de stress »

Les professionnels de la santé et du travail social sont particulièrement impactés par le stress au travail. Qu’il s’agisse des situations d’angoisse, de douleur, de précarité, de vulnérabilité, de troubles du comportement…, les professionnels sont fortement sollicités émotionnellement, moralement et physiquement. Certains effets de l’épidémie du Covid ont accentué cette pression.

Les effets du stress chronique altèrent la santé physique et mentale, la qualité de vie et la qualité des relations sociales. Ils provoquent de l’épuisement professionnel et impactent directement la qualité des prises en charge.

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Pourtant le stress est un système adaptatif essentiel à la vie, permettant de surmonter les agressions de la vie quotidienne, de s’adapter aux changements et à la nouveauté, de développer sa créativité, sa motivation et son énergie.

L’apprendre à mieux gérer son stress constitue un enjeu majeur dans la prévention de l’épuisement professionnel et dans la promotion de la qualité des prises en charge.

Cette formation a pour finalité de permettre aux professionnels de la santé et du travail social d’apprendre à apprivoiser son stress et à promouvoir le bien-être au travail.     

Les objectifs pédagogiques :

S Migaj unsplash.com

  • Comprendre le mécanisme du stress et repérer ses différentes étapes
  • Identifier les facteurs de stress
  • Utiliser des techniques de régulation du stress
  • Accompagner les personnes prises en charge et les collègues à apaiser leur stress
  • Adapter sa communication pour apaiser les situations de stress
  • Organiser son emploi du temps et son environnement pour réduire le stress
  • Connaître et intégrer les facteurs de protection du stress dans les actes de la vie quotidienne

La formation dure 21 heures réparties sur 3 jours : 2 jours + 1 jour (intersession de 3 à 4 semaines)

La formation peut être organisée en Intra ou en Inter.

Programme complet :

Dates de formation 2023 :

  • 19, 20 janvier et 27 février, Quimperlé Complet
  • 13, 14 mars et 3 avril, Quimperlé Complet
  • 28, 29 septembre et 16 octobre, Quimperlé Complet
  • 9, 10 novembre et 27 novembre, Lorient Complet

En fonction des demandes d’autres sessions pourront être organisées en inter et en intra sur le second semestre 2022.

Formation « Accompagner les comportements d’agressivité et de violence en établissement social, médico-social et de santé »

Charl Folscher – unsplash.com

L’objectif de la formation :

Les professionnels du soin et de la relation d’aide ont pour mission d’accueillir, de prendre soin et d’accompagner des personnes en difficulté ou en situation de souffrance.  

Certaines pathologies ou la souffrance psychique peuvent se traduire par des troubles du comportement, notamment des comportements d’agressivité et de violence. Les angoisses, la peur, la douleur physique, etc…, peuvent d’autant plus exacerber les mécanismes de défense agressifs des personnes prises en charge.

Parfois, ce sont les conditions d’accueil, opposant les envies, les besoins et les rythmes individuels aux exigences collectives et institutionnelles, qui peuvent créer des frustrations. 

D’autres fois, ce sont des vécus de violence ou de difficultés (violence intrafamiliale, précarité, injustice…) qui ont lieu en dehors du lieu d’accueil qui se rejouent à l’intérieur de l’institution.

Si les comportements d’agressivité peuvent être inhérents de par les caractéristiques de la population et les modalités d’accueil en établissement, ils n’en demeurent pas moins un risque de rupture dans la relation et d’épuisement chez les accompagnants. 

Pour maintenir la qualité de la relation et de la prise en charge, mais aussi pour prévenir les risques psychosociaux chez les professionnels, il est nécessaire pour les professionnels d’être en capacité « d’accompagner les comportements d’agressivité et de violence en établissement social, médico-social et de santé. »

Salman Hossain Saif – unsplash.com

Les objectifs pédagogiques :

Si les situations d’agressivité sont inhérentes à l’accueil des publics en difficultés, les conséquences destructrices et traumatisantes de la violence ne sont pas des fatalités. Afin d’améliorer le bien-être des personnes accueillies et des professionnels, il est crucial pour les professionnels de développer leurs compétences pour accompagner les comportements d’agressivité et de violence. Notre formation propose aux professionnels d’être capable de :

  • Distinguer les situations de conflit, d’agressivité et de violence.
  • Savoir se situer dans le contexte de la loi et des missions.
  • Comprendre les mécanismes des comportements de violence et repérer les différentes étapes.
  • Identifier les causes des comportements d’agressivité et de violence.
  • Comprendre le fonctionnement et les effets du stress, de l’angoisse et de l’anxiété.
  • Connaître le processus des traumatismes et des troubles du comportement.
  • Créer des conditions d’apaisement des tensions par une communication et des attitudes adaptées.
  • Utiliser des techniques pour désamorcer une situation de violence.
  • Savoir se protéger et protéger les autres en situation d’agression physique.

Programme complet :

Dates de formation 2023 :

  • 29, 30 mars et 2 mai, Rennes Complet
  • 25, 26 mai, Vannes Complet
  • 17, 18 octobre, St-Avé Complet
  • 22,23 novembre, St-Avé Complet
  • 28,29 novembre Vannes Complet
  • 30 novembre, 01 décembre Vannes Complet
  • 6, 7 décembre, Lorient Complet

En fonction des demandes d’autres sessions pourront être organisées en inter et en intra à partir de 2024.

Etablissements où nous sommes déjà intervenus :

  • CH Lannion
  • CH St-Nazaire
  • CH Château-Gontier
  • CH Pont L’Abbé
  • ARASS
  • FJT Quimper
  • AFP Lorient
  • Clinique de l’Espérance
  • Eliance 56
  • Conseil Départemental 56
  • Centre Mutualiste Kerpape
  • Formation inter établissement
  • ETC…

ANALYSE DE PRATIQUE PROFESSIONNELLE

Pour toutes les professions avec une forte dimension relationnelle, la relation constitue le cœur de la pratique professionnelle.

Les personnes accompagnées peuvent parfois développer des troubles du comportement (agressivité, violence, addiction, conduite à risque, troubles du comportement alimentaire, scarification, troubles de la relation, fugue, errance, mise en danger …). Ces troubles du comportement peuvent mettre à mal la relation d’accompagnement.

De manière plus générale, la relation interpersonnelle demeure toujours un lien fragile et incertain.  Le risque relationnel ne concerne pas seulement les relations entre les professionnels et les personnes accompagnées, il concerne aussi les professionnels entre eux. 

L’APP constitue un espace et un temps pour permettre aux professionnels d’analyser leurs pratiques professionnelles.

Par une mise en mots des situations vécues, l’APP permet une distanciation de l’envahissement émotionnelle, une prise de recul sur ses propres représentations et un cheminement vers une meilleure compréhension du comportement de l’autre et de son propre comportement.

Par l’accueil, l’écoute et le partage de l’expression des difficultés et des différents points de vue, l’intelligence collective de l’APP permet le développement d’une créativité multiple dans l’évolution et l’innovation de la pratique professionnelle.

L’élaboration autour du sens de la pratique permet la réappropriation des trois temps du pouvoir agir : le pourquoi (la compréhension des causes), le pour quoi (l’utilité des problèmes) et le comment (la proposition de solution). La co-construction de la réflexion en équipe fait émerger du sens commun et des objectifs partagés. 

Au final, l’APP permet de :

  • Améliorer la qualité des prises en charge
  • Permettre un meilleur ajustement relationnel
  • Améliorer le travail d’équipe
  • Renforcer les compétences individuelles et collectives

Modalité des séances d’APP

Les séances d’APP se déroulent dans une démarche de co-développement et d’intelligence collective.

Les principes des séances sont basés sur l’approche systémique.

Les apports conceptuels sont issus des sciences cognitives et des sciences humaines.  

 TARIF

100 euros de l’heure + frais de déplacement